Aviation/Mal aux oreilles en avion, pourquoi ça arrive et surtout comment l’éviter ?

Les réponses du Pilote de ligne, Habib ABOUKHÉDOU

À découvrir absolument !!!

Tous ceux qui ont déjà pris l’avion ont connu cette désagréable sensation qui apparaît dans les oreilles notamment au moment de la montée ou de la descente.
Néanmoins, tout le monde n’y est pas aussi sensible.

Imaginez que vous êtes sur le tout dernier Boeing B737-800 de la compagnie panafricaine ASKY sur le vol Dakar- Lomé qui vient tout juste de décoller, vous êtes tout heureux de rentrer retrouver vos proches, le signal lumineux attaché vos ceintures vient à peine de s’éteindre quand soudain une étrange sensation vous gagne. Vos oreilles commencent à se boucher et la gêne se transforme peu à peu en une vraie douleur. De quoi vous gâcher le trajet entier malgré votre bonne humeur.

Ni les pilotes et encore moins les hôtesses n’y sont pour quelque chose.

Que s’est-il alors passé, pourquoi un mal aux oreilles pendant ces phases du vol ?

En effet, pendant la phase de montée (après le décollage) et la descente (avant l’atterrissage), la pression entre l’air extérieur et celle à l’intérieur de l’oreille peut varier brusquement, et certaines personnes ont du mal à rééquilibrer ces niveaux à temps.
Cette pression désigne la force que l’air applique sur tous les objets et structures avec lesquels il est en contact.

Et ceci implique également notre oreille, et plus précisément, notre tympan, la membrane qui sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne.
Le mal aux oreilles est lié à la pression de l’air ou pression atmosphérique.
En temps normal, la pression ambiante (à l’extérieur de l’oreille) et la pression à l’intérieur de l’oreille sont identiques. Elles s’équilibrent donc parfaitement.

Toutefois, tout change lorsqu’on prend de l’altitude par exemple.
À ce moment-là, la pression de l’air est modifiée. Nos oreilles vont alors s’habituer peu à peu pour équilibrer les pressions externes et internes.

Cette pression désigne la force que l’air applique sur tous les objets et structures avec lesquels il est en contact. Et ceci implique également notre oreille, et plus précisément notre tympan, la membrane qui sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne.

Dans la cabine des avions de ligne, la pression atmosphérique peut chuter à un niveau qui correspond à une altitude de l’ordre de 2.500 mètres. La différence de pression a alors pour effet d’étirer la membrane du tympan, ce qui est à l’origine de la gêne ou de la douleur.

Pour information, « Les trompes d’Eustache » sont des petits tubes présents au niveau de la bouche, du nez et de l’oreille interne, elles servent à faire passer de l’air pour équilibrer la pression. En temps normal, elles sont fermées et ne s’ouvrent que lorsqu’on ouvre la bouche.
Si on souffre d’une grippe, d’une sinusite, d’un rhume ou de mal de gorge, le rééquilibrage de la pression est encore plus difficile.

Bien qu’il soit régulier en avion, le mal aux oreilles peut aussi être constaté pour les mêmes raisons dans d’autres circonstances en voiture, dans le train ou en faisant de la plongée sous-marine.

Comment éviter le mal aux oreilles ?

Pour rééquilibrer la pression, il est possible de tenter de ce qu’on appelle la « manœuvre de Valsalva ». Elle consiste à prendre sa respiration, se boucher le nez en utilisant le pouce et l’index et souffler (repousser l’air) en maintenant la bouche fermée. Ceci va permettre d’ouvrir les trompes d’Eustache et de rééquilibrer la pression.

Attention, la manœuvre ne doit pas être réalisée de façon trop violente ou répétée, sans quoi elle peut créer des désagréments voire une douleur supplémentaire. Il est revanche possible d’avaler sa salive (déglutir) pour faciliter l’ouverture des trompes. Bâiller fort peut également permettre de « déboucher » les oreilles.

Les compagnies aériennes recommandent souvent une autre astuce : les chewing-gums.

En effet, les mouvements de mastication facilitent l’équilibrage de la pression.
Enfin, pour les plus sensibles, le recours à des bouchons d’oreille peut parfois s’avérer bénéfique.

Une astuce d’hôtesse de l’air .

Pour ceux qui n’ont pas peur d’être ridicules à l’atterrissage, il existe une autre technique, conseillée par certaines hôtesses de l’air. Elle consiste à poser un gobelet en plastique avec un coton imbibé d’eau très chaude sur chaque oreille.
Votre voisin ne vous parlera certainement plus jamais, mais au moins votre douleur sera soulagée.

Très bon vol !

PS : si vous avez des questions surtout n’hésitez pas à les écrire en commentaire. Je répondrai aussitôt que le temps me le permet.

Cdt. Habib Aboukhedoud 

Pilote de ligne, formateur, je crois en une aviation africaine forte par les jeunes et pour les jeunes, alors démystifions l’aviation dans nos contrées et régions en partageant et en vulgarisant l’aéronautique.

#habibaboukhedoud

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